Amanite phalloïde (mortelle)

Plusieurs amanite phalloide, le champignon le plus mortel
Un groupe d'Amanita phalloides à des stades différents et sous différents angles

Moins connue que sa célèbre cousine l’amanite tue-mouche (Amanita muscaria), l’amanite phalloïde est régulièrement responsable d’empoisonnements qui peuvent être mortels.

Que faut-il savoir sur ce champignon mortel ?

Une planche d'identification de l'amanite phalloïde créée par Guillaume Eyssartier
Une planche d’identification de l’amanite phalloïde créée par Guillaume Eyssartier

Est-ce que l’amanite phalloïde est comestible ?

Non ! L’amanite phalloïde n’est pas comestible ! C’est un champignon vénéneux et c’est d’ailleurs l’un des champignons les plus mortel ! Une petite dose (un demi-chapeau) suffit à tuer !

L’Amanite phalloïde est donc l’un des champignons les plus dangereux.

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Intoxication liée à l’amanite phalloïde

Tout d’abord, notons que de l’amanite phalloïde a un goût agréable et une odeur de rose : il ne faut donc pas compter sur ses sens pour détecter un champignon toxique ! En effet, la moitié d’un chapeau de cette amanite mortelle suffit à tuer une personne adulte.

Mais que se passe-t-il concrètement lorsqu’une personne mange par accident l’amanite phalloïde ? Elle ne ressent généralement aucun symptôme immédiatement. Il faut attendre, en général, de 6 à 24 h pour que celle-ci commence à souffrir de symptômes sévères : crampes abdominales, de vomissements et d’une diarrhée.

Pendant ce temps, le poison détruit son foie. Il se lie à une enzyme responsable de la fabrication de nouvelles protéines et la désactive. Sans cette enzyme, les cellules ne peuvent pas fonctionner, ce qui entraîne une insuffisance hépatique. Sans traitement approprié et rapide, la victime peut connaître une défaillance rapide de cet organe, un coma et la mort.

Peut-on supprimer la toxicité de l’amanite phalloïde ?

Toutes les parties du champignon sont vénéneuses ; la cuisson, la congélation ou encore le séchage ne rendent pas le champignon comestible. Il n’y a aucun moyen d’éliminer le poison du champignon, car les composés toxiques de l’Amanita phalloides sont extrêmement stables. C’est d’ailleurs une des raisons qui a conduit ce champignon mortel et l’une de ses toxines (l’amatoxine) à être autant étudiés en biochimie. Par ailleurs, les poisons sont répartis dans la totalité du champignon.

Comment reconnaître l’amanite phalloïde ?

Jeune, elle ressemble beaucoup aux espèces blanches comestibles, comme le rosé des prés ou agaric champêtre, par exemple. À l’état adulte, l’amanite phalloïde rappelle d’autres champignons inoffensifs comme la russule charbonnière, par exemple. Pour reconnaître l’amanite phalloïde, plusieurs critères sont importants :

Sa période de pousse

Bien que ce soit un critère à prendre avec des pincettes, en France, il est plus commun de croiser l’amanite phalloïde de la fin de l’été jusqu’au début de l’hiver.

Le stade précoce

Les spécimens jeunes ressemblent à de petits œufs enveloppés dans une membrane protectrice, qui donnera la volve, à la base du pied, lorsque le champignon s’épanouira.

Le chapeau

À un stade plus avancé, le chapeau mesure entre 5 à 15 cm de diamètre, rond et bombé au début puis il s’aplatit avec le temps. La couleur de son chapeau varie du blanc verdâtre au vert olivâtre avec des tons bruns, un peu éclairci sur les bords, surtout après la pluie.

Les lames

Les lames sont serrées, blanches et libres.

Le pied

Le pied est blanc, chiné de vert. Un anneau persistant, fragile et membraneux est présent sur le pied. À la base du pied se trouve une volve en sac, blanche et membraneuse. La présence de la volve est un critère important pour cette espèce, et si le champignon est ramassé, il est important de bien prélever l’ensemble du pied pour vérifier la présence de cette volve.

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Par ailleurs, vous pouvez consulter notre rubrique pour vous tenir informé(e) sur les principaux toxiques et mortels à ne pas confondre !

Un mot sur l’Auteur Guillaume Eyssartier est un mycologue français, docteur en sciences du musée national d’histoire naturelle de Paris. Biologiste de formation et spécialisé en biologie végétale. Il est l’auteur de nombreux articles scientifiques et d’ouvrages à succès de vulgarisation mycologique

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